Voter c'est un devoir civique, comme on nous le fait blablabla, mais retenons une chose : de ce vote peut découler beaucoup de chose. A partir d'un vote un grand changement peut s'opérer. Mais pourquoi vote-on? A quelle fin? A quelle intention? En 1948 par exemple, le vote d'Ayiti à l'ONU à travers la délégation ayitienne qui était à cette époque sous la direction de l'éminent ambassadeur Joseph Dorceus Charles, était important et décisif. Ayiti avait le choix de permettre à l'Israël de devenir un Etat ou pas. Et on avait voté bien sûre pour la libération de l'Israël tout comme on a fait pour la Libye, qui présentement est une grande puissance pétrolière et de nombreux autres États afrikains.
Quand on vote, c'est un futur qu'on dessine. Chacun avec son pinceau à la main, fait une merveille ou sali la toile. Que comptez-vous faire? salir la toile en votant pour n'importe qui, un blablableur, un plaisanteur... ou dessiner une petite croix - oui... petite je le sais- mais de laquelle dépend l'avenir de la nation, l'avenir de notre avenir de peuple.
On vote pour le mensonge si on vote pour le menteur. Celui qui a menti ou qu'on a utilisé pour mentir est, peu importe ce qu'on dit, un menteur. Peu importe! Qu'attendre d'ailleurs de ces gens qui s'étaient pliés, jusqu'à la plus basse dimension d'eux-mêmes, pour servir un pouvoir qui a toujours répondu par le mépris aux cris du peuple? Qu'attendre d'eux sinon ce même mépris, cette même humiliation, cette même insulte...
On peut voter aussi pour le retour d'un homme. Mais soyons sérieux, dans aucun pays du monde avec des gens qui se respectent et qu'on respecte, un programme politique ne peux s'accentuer ou se baser uniquement sur le retour d'un individu. Ce retour nous apportera-t-il de l'industrie, nous donnera-t-il de l'emploi, construira-t-il des routes et des ponts? Ce retour, mécanisera-t-il notre agriculture? Augmentera-t-il la production nationale? Soyons plus ou moins sérieux mes ami-es, qu'on ne se moque pas du peuple. Admettez-le! Sans prétendre que cela n'a pas d'importance, mais reconnaissons que le retour de Jean Claude Duvalier, d'Aristide et autres ne peut occuper toute cette place dans la politique d'un pays; surtout un pays comme le nôtre, qui vient de subir un séisme aussi dévastateur laissant un deuil national incommensurable. Admettons-le, cela ne peut servir de programme. Que nos politiques cessent de se servir du peuple, profitant de l'ignorance de celui-ci pour politicailler. L'heure est à l'honneur. Moun k ap betize met ko yo sou kote.
On peut également pour "ti mamit diri a desann". J'ai été personnellement surpris de répondre mon téléphone et d'entendre le message qui suit :"vote (un tel) pou ti mamit diri a ka desann". C'est dur de descendre tout un peuple à ce niveau-là. Un niveau de "ti mamit diri", de "ti bwat let", de "ti gode pwa"... Ayisyen ka grangou mezanmi men Ayisyen pa ti grangou.
On peut voter aussi pour un parent, un ami, mais il faut réfléchir. Car le pays est présentement en exigence de developpement. L'heure n'est pas au "zamitay", à la familia. Il faut laisser la place à ceux et celles qui sont capables, qui maîtrisent les causes de nos malheurs, des nos problèmes et qui sont habité-es du désir de les solutionner.
Mais il y a aussi, en dehors de tout cela, une autre possibilité: on peut voter aussi pour prendre la direction du changement, de la rupture à cette politique de magrouille, de raquetteurs, de ti fanmi, ti zanmi... qui tient le pays en otage depuis plusieurs décennies, à celle de l'honneur nationale, de la scolarisation de tous nos enfants, du travail pour le peuple et de la reinvention de l'amour et de l'honneur national. Cela ne peut se faire qu'avec des gens intègres, des gens ayant les mains propres et qui n'ont participé à un quelconque acte de malversation. Le pays en a besoin de ces gens-là; de ces personnalités qui peuvent se vanter et qu'on peut vanter d'être intègres; de ces gens qui ne se laissent pas dominés par l'argent... Maintenant, il importe de savoir QUI. A qui, parmi ces gens-là, de la députation à la magistrature suprême, peut-on faire ce crédit? Ils/elles sont là, sauf que menteurs-ses, bloffeurs-es et voleurs-es ne sont écrits sur leur visage. Sachons que l'histoire est là pour nous permettre de lire le passé honteux, taché de malversations de ces gens qui n'ont pas honte de nous demander aujourd'hui de les voter.
Ann vote moun ki pwop, moun ki serye, ki pat konn volè, ki pat konn sitire volè, ki pat nan tentennad ak volè, ki pat nan volè ak volè.