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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 03:42

     L’Histoire de la révolution haïtienne, comme celle de nombreux autres pays, est  grandement épris de l’empreinte des jeunes. Il est vrai que très peu d’Historiens haïtiens font cas de cette facette de la bataille révolutionnaire. C’est un problème rencontré dans pas mal de pays, du au caractère gérontocratique qui anime le plus souvent l’écriture de l’histoire. De même qu’on fait très peu cas des femmes, c’est la même chose pour les jeunes qui étaient pourtant le carburant qui faisait bouger la machine révolutionnaire. On pouvoir savoir à l’instar de Philippe de Villiers qu’« on ne trie pas son histoire…On ne choisit pas le patrimoine des souvenirs qu’on embrasse. On prend tout et on n’oublie rien ; afin d’avoir la même grille de lecture, les mêmes points précieux, les mêmes balises…»

    Ainsi, à l’occasion du 208ième anniversaire de l’indépendance d’Haïti, j’ai trouvé nécessaire de présenter succinctement quelques éléments justificatifs de la grande contribution des jeunes dans la réalisation de l’apothéose de 1804. Il s’agit ici d’un vide considérable au niveau de l’histoire d’Haïti parce que les recherches jusque là effectuées et documents disponibles sur l’implication des jeunes dans les luttes sociopolitiques d’Haïti ne remontent qu’à la révolution séquestrée de 1946. Et même là encore, plusieurs historiens ont l’audace de faire passer celle-ci pour une œuvre des noiristes de l’époque, alors que ceux-ci par peur de la racine états-unienne de la dictature de Lescot, étaient plus des palabreurs que des acteurs réels du mouvement de 1946. Toutefois, un mérite spécial va à Frantz Voltaire pour ce livre intéressant réalisé sous sa direction, à savoir Pouvoir noir en Haïti, qui détient une interview fabuleuse réalisée avec René Depestre sur ladite révolution. S’il fallait remonter plus loin, ce serait les précisions apportées par Leslie R. Péan sur l’importance de la Greve de Damien de 1929 qui fut pour beaucoup dans la désoccupation états-unienne d’Haïti de 1943. Mais quant à la révolution de 1791, rien est dit. On dit tout dans un langage gérontocratique, comme si ceux là qui écrivent n’avaient pas une jeunesse. A ce point, voyons donc combien était importante pour ne pas dire fondamentale la contribution des jeunes dans la réalisation de la révolution de Haïti.   

 

SAINT-DOMINGUE : UNE COLONIE JEUNE ET MORTIFÈRE

 

    Dans la colonie de Saint-Domingue, l’espérance de vie était de 27 ans. Ce qui signifie que toutes les conditions étaient réunies pour que l’esclave accède à la mort. Non seulement la condition dans laquelle l’esclave évoluait conduisait indubitablement à sa mort, mais le pire, c’est que pour n’importe quelle vétille il trouvait la mort.  Ainsi, lorsqu’un Historien dit par exemple que Saint-Domingue était la plus riche colonie française, couramment appelé aussi « le grenier de la métropole française », cela voulait dire aussi  que l’exploitation humaine y était à son paroxysme. Les gens mouraient excessivement pour assurer le bien-être des esclavageurs.

    Dans les mornes comme dans les plaines, à tous les niveaux, les jeunes étaient présents. Rien ne pouvait être entrepris à leur insu qui ne soit voué à l’échec. L’apport des jeunes à tout mouvement réactionnaire et révolutionnaire était indispensable. Leur adhésion était indispensable à tout mouvement, si celui-ci visait vraiment à réussir. Pourtant, on ne fait mention d’aucun jeune, ou je dirais de préférence, on ne laisse présager nulle part, que la plupart de ces gens que l’on cite comme grands combattants, grands guerriers, intrépides et vaillants soldats étaient pour la plupart des jeunes. Les noms sont cités vaguement, sans précision alors que c’était nous les jeunes qui luttions, qui exécutions et donnions aussi certaines fois les ordres.

 

LES JEUNES ET LE DESIR DE METTRE FIN AU SYSTÈME ESCLAVAGISTE

 

    Contrairement à certains leaders adultes qui avaient des intérêts particuliers à défendre au moment de la révolution, les jeunes quant à eux, étaient au plus profond d’eux-mêmes animés du désir de mettre fin au système esclavagiste afin de réintégrer la masse servile – dont ils constituaient la grande la majorité – dans l’éminente dignité humaine. De même qu’aujourd’hui les jeunes ont intérêt à ce que le pays accède au développement, c’était la même chose pour les jeunes du temps de l’esclavage qui voulaient à tout prix mettre fin à l’esclavage. Ceux-ci ont toujours constitué la grande majorité de la population haïtienne. Lorsqu’on parle par exemple de l’armée indigène, on parle d’une armée qui était constituée de plus de 70% de jeunes ; ce qui revient à dire aussi que non seulement il était question d’une société jeune, mais aussi d’une jeunesse engagée et militante.

    A l’époque coloniale, c’était les jeunes qui étaient en esclavage et qui subissaient le système d’oppression et de deshumanisation. Il suffit que les enfants des cultivateurs puissent marcher pour être employés à des travaux utiles sur l’habitation. C’était un système sans pitié. Ce qui intéressait les ainés surtout après tant d’années dans un pareil système, il se contente de travailler pour racheter leur liberté. Car à travers l’exercice d’un métier quelconque, à long terme, ils pouvaient assurer leur liberté moyennant qu’ils donnent aux maitres une certaine somme. Dans la ville du Cap, selon d’Auberteuil, il y avait environ 5.000 esclaves des deux sexes qui étaient employés pour leur compte. C’est vrai que ce chiffre ne dit rien dans une population noire qui fait plus de 400.000 personnes. Mais ils étaient surtout éduqués pour penser ainsi.

    La masse des aînés qui ne s’était pas encore procurer de leur liberté, à force d’avoir subi le système esclavagiste n’osait pas - en grande partie - penser à une quelconque révolution. Ils étaient emparés de peur, parce que pétris dans le système. Leur pessimisme les empêchait de penser ou de croire qu’ils pouvaient renverser le système et y mettre fin une fois pour toute. C’était donc le ras-le-bol des jeunes de ce système esclavagiste et qui voulaient coûte que coûte assister à sa fin et qui agissaient en conséquence – en complicité avec certains ainés bien entendu.

 

LA GÉNÉRATION DES ANNÉES 1770

 

    En voilà un repère intéressant. La majorité de ceux et celles qui ont accompli la première révolution victorieuse d’esclave de l’histoire de l’humanité sont nés dans la décennie des années 1770. Les quelques noms qui n’appartiennent pas à cette décennie – qui appartiennent à celles précédentes – sont peu, tels que Jean Jacques Dessalines (1758-1806), Henri Christophe (1763-1820), Nicolas Geffrard (1761-1806) et autres. Et même là encore, ces derniers avaient entre 27 et 33 ans lors de la réalisation de la Cérémonie du Bois-caïman.

    Retraçons un peu l’itinéraire révolutionnaire de certains jeunes, dont il vaut la peine d’en préciser, pour faire savoir aux jeunes, que la jeunesse ne rime  pas à l’immaturité et irresponsabilité comme on nous l’a inculqué, mais s’associe au contraire à des qualificatifs beaucoup plus dignes. Ces propos ne sont pas des mots envoyés en l’air, qui se disent rien que pour faire bruit, mais sera démontré à partir de l’histoire, qui représente au niveau de toute société le récipient qui renferme les vérités sur nous-mêmes à travers ceux qui ont vécu avant nous.

 

Charles Bélaire, l’enfant terrible

 

    Charles Bélaire a fait sa rentrée à quinze ans dans la bataille pour l’Independence.  Dès le 25 décembre 1791, on le trouve signant avec Biassou une lettre d’une haute portée politique adressée à l’abbé de Lahaye. A cet âge déjà, il constitua un élément important dans la révolution. La rentrée de Charles Bélaire dans la révolution haïtienne, fait penser à James Forten, une jeune âgé également de quinze ans, qui participa  dans la bataille de l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique. Ce jeune homme participa à plusieurs combats navals victorieux. A force de combattre, il sera une fois capturé dans une bataille.  Lorsqu’on lui offrit l’asile en Angleterre au lieu de tuer, James Forten refusa parce qu’il estima devoir endurer le sort qui lui est dû et que, selon lui, ne pas  le faire aurait été trahir son pays, trahir le combat. C’est la preuve qu’il n’y a pas d’âge pour défendre une cause noble et juste.

 

Moyse Louverture ou l’ouverture en faveur des masses

 

    Nous pouvons également prendre en exemple Moyse Louverture qui s’est distingué dans l’histoire d’Haïti pour sa position prise en faveur des masses du Nord-Ouest, et qui sera par la suite de cette position condamné à la peine de mort, pour être exécuté le 24 novembre 1801 sans être entendu ni défendu, fait aussi partie de la génération des années 1770. Il était même pressenti comme le principal remplaçant de Toussaint Louverture. Mais sur demande du chef de l’expédition française qui, selon les nouvelles qui lui était parvenues, voyaient en Moyse Louverture une menace au rétablissement de l’esclavage qui était en fait le nouveau projet de la France pour Saint-Domingue avec le règne napoléonien. Meurt à vingt-neuf ans (1801), alors très jeune, Moyse est le type d’homme sans le savoir que tous les mouvements de jeunes en Haïti ont suivi à travers leurs revendications et positions.

 

Lamartinière : simple mais terrible

 

    Pas trop connu au départ, Lamartinière, né en la même année que Pétion, a brillé dans cette foule de masse de révolutionnaires par son sens de stratège lors du combat de la Crête-à-Pierrot. C’est de cet événement qu’il sortira de l’ombre. Lamartinière est un jeune mulâtre qui n’avait que vingt ans lorsque les esclaves commencèrent à incendier la  Plaine du Nord, officier de l’armée du Sud de Rigaud, en compagnie bien entendu d’Etienne Magny qui, avec seulement seize cents hommes et femmes, a vaincu les quatorze mille soldats français qui les ont assiégés au fort de la Crête-à-Pierrot. En tant que neveu de Toussaint Louverture, lorsque ce dernier passa au service des Français en été 1794, il le fait avec lui. Avec le mode d’organisation des troupes en demi-brigades au printemps 1795, il est intégré au 7e avant de devenir le colonel de remplacement de Desrouleaux. Ce vaillant guerrier ne verra malheureusement pas la naissance de ce pour quoi il luttait : Haïti. Il mourut très jeunes, après qu’on captura sa femme Sanite Bélaire. A la réception de cette nouvelle, il décida de mettre bas les armes, espérant ainsi une amnistie. Mais au contraire sera pris et exécuté lui et sa Sanite le 5 octobre 1802, devant un peloton d’exécution. Lorsqu’il trouva la mort, sont âge était de vingt-six ans, alors qu’il n’avait que  sans compter les sans nom, les milliers de jeunes qui n’ont pas pu se tailler un renom au cours de cette bataille.

 

Louis Gabart et Boisrond Tonnerre : les amis de l’empereur

 

    Ce deux derniers jeunes que retenons dans le cadre des jeunes qui ont laissé leur marque indélébile dans l’histoire d’Haïti, il est clair que le nom de Boisrond Tonnerre dirait beaucoup plus pour plus d’un, car celui, vu qu’il a étudié en France et qu’il fut le Secrétaire de l’Empereur Jacques 1ier, il faut reconnaître toutefois qu’il n’était pas vraiment quelqu’un qui était présent aux temps forts des luttes armées qui devaient amener à l’indépendance. Cela n’empêchait toutefois, à cause de sa fougue et de sa compréhension de la bataille révolutionnaire d’être parmi les signataires du document jusque là le plus important pour notre nation, même quand nous ne l’avons pas en possession, l’Acte de l’Indépendance.  On retient surtout de Boisrond Tonnerre, lorsqu’il écrivit cette phrase que les occidentaux ne pardonneront pas à Dessalines : « Pour rédiger l’acte de l’indépendance, il nous faut la peau d’un Blanc pour parchemin, son crane pour écritoire, son sang pour encre et une baïonnette pour plume ». Dessalines, qui allait devenir le Premier Empereur noir de l’hémisphère occidental, trouva en ses mots l’énergie qu’il fallait pour galvaniser cette foule qui a subi générationnellement quatre siècles d’esclavage. Durand toute cette période, Tonnerre n’avait que 27 ans.

    Comme je l’ai dit au départ, le jeune qui a le plus marqué Dessalines – même quand très peu de gens le reconnaisse – c’est Louis Gabard. Ce n’est pas sans raison que j’ai choisi d’en parler en dernier. Né en 1776, ce qui veut dire qu’il n’avait que 15 ans comme tant d’autres au moment où éclata la révolution en 1791. Il participa à de nombreuses batailles dont il se fait toujours distinguer. Dans la bataille de Vertières par exemple dont toute la gloire est censé accordée à François Capois, dit Capois Lamort, il faut reconnaitre que cette victoire serait impossible sans la présence, mais surtout le sens stratège de Louis Gabard. Sans aucune faveur, il atteint le grade de General de division. Signataire à 27 ans de l’Acte de l’Indépendance, Gabart mourut en octobre 1805. Mais pour honorer sa mémoire, Jean Jacques Dessalines, devenu Empereur Jacques 1ier de Hayti, fit prélever le cœur de l’enfant du Dondon qui reposera au fort Culbutez, à Marchand. Sur la pierre tombale, il fit poser ces propos encenseurs en hommage à ce vaillant militaire : « Soldat, si tu aimes la gloire, reposes un instant tes regards sur sa tombe, et plains celui qui fut un héros avant d’avoir atteint l’âge où les grands hommes se font même deviner. » 

 

LA CONTRIBUTION DES JEUNES FEMMES DANS LA RÉVOLUTION

 

    Nous devons également apporter cette petite précision, relative à la contribution des jeunes femmes au niveau de cette bataille anti-esclavagiste pour la réintégration des Noirs à l’éminente dignité humaine. Leurs contributions viennent sous diverses formes. Des fois en tant qu’espions, et d’autres fois à titre de soldats. Ce sont des aspects que les historiens très souvent méprisent. Car vu les stéréotypes en termes d’écriture scientifique qui ne tend à porter aucune précision où tout a tendance à être passé pour l’œuvre des adultes, mais de plus des hommes, les jeunes femmes son en ce sens doublement victimes. Il ne s’agira pas vraiment dans le cade de ce texte de texte de faire un grand développement en ce sens, mais je tiens surtout à faire la remarque qu’aux cotés de chacun des jeunes hommes, influents ou pas, qui prenaient part dans la révolution, il y avait une femme qui le plus souvent était moins âgée que lui. Ces femmes n’étaient pas toutes des soldats, mais d’une manière ou d’une autre ont contribué.

    Parmi les jeunes femmes les plus connues de la révolution –  même quand ces précisions en termes de jeunesse ne sont pas portées par nos historiens, on peut citer Marie Jeanne, de Sanite Bélaire qui étaient respectivement les conjointes de Lamartinière et de Charles Bélaire. Marie Jeanne est même devenue un proverbe, une expression que l’on se sert couramment dans le langage haïtien. Sanite Bélaire, celle que nous retrouvons sur notre billet de dix gourdes était exceptionnelle. C’est toujours un plaisir pour moi, lorsque par exemple, notre historienne Bayyinah Bello, raconte l’histoire de cette femme officier. Je ne vais malheureusement pas m’attarder sur les détails, sinon que de dire – et vous pouvez vous-mêmes en faire la déduction – qu’elle n’était âgée que de 19 ans lorsqu’elle fut capturée par les Français et ceci lâchement. Elle a rendu l’âme vaillamment, sans même pas une seconde plier l’âme. On peut aussi retenir pour terminer le nom d’une femme également très intéressante comme Gelinette Getin qui, dès 1803, alors qu’âgé seulement à l’époque de seulement 14 ans, avait déjà accompli,  pour répéter après Mirlande H. Manigat, des missions périlleuses sur les champs de bataille.

 

CONCLUSION

 

    Il y aurait certainement beaucoup d’autres exemples à avancer, mais on ne saurait tout dire dans le cadre d’un travail comme celui-ci. Nos propos n’ont certainement pas pour objectif de faire passer l’œuvre de 1804 pour une révolution réalisée rien que par des jeunes, mais il est tout aussi absurde et malhonnête de faire passer comme une lettre à la poste la contribution des jeunes dans la matérialisation de celle-ci. On doit tout dire et bien dire aux jeunes. Car tout dire ceux-ci, c’est du coup, apporter un souffle nouveau à notre société qui est aujourd’hui excessivement jeune et qui a besoin de cette même fougue, non pour crier comme du temps de l’esclave « liberté ou la mort » mais de préférence « développement ou la mort » parce qu’au point où nous sommes parvenus, nous avons deux choix, pour reprendre ce titre Myrtha Gilbert « Nous prendre en charge ou disparaitre ».

 

 

 

Roudy Stanley PENN

Politologue et passionné d’histoire

Président de JEUNESSE MONTANTE

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 02:27

Excellence, Monsieur le Président de la République,

Monsieur le Président de la Cour de Cassation,

Monsieur le Président du Sénat,

Monsieur le Président de la Chambre des Députés,

Monsieur le Premier Ministre sortant,

Mesdames, Messieurs les Ministres,

Mesdames, Messieurs les Secrétaires d’Etat,

Messieurs les Juges de la Cour de Cassation,

Honorables Sénateurs,

Honorables Députés,

Mesdames, Messieurs les Membres du Corps Diplomatique,

Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies,

Mesdames, Messieurs les Membres du Corps Consulaire ;

Mesdames, Messieurs les Représentants des organisations internationales,

Mesdames, Messieurs les Membres des Grands Corps de l’Etat,

Mesdames, Messieurs les représentants des partis politiques,

Mesdames, Messieurs les Représentants des organisations de la société civile,

Mesdames, Messieurs,

Mes Chers concitoyennes et Concitoyens,

Cela fait déjà quatre longs mois que la nation entière attend le soulagement et l’espérance que l’investiture d’un nouveau gouvernement, venant compléter  l’élection d’un nouveau President, devrait lui apporter.   La cérémonie du jour marque la fin de cette longue attente. J’éprouve donc une immense satisfaction à mettre toutes mes forces de patriote intégral au service de mon pays.

Entre les angoisses rétrospectives des aléas de la ratification et les exquises appréhensions du premier pas à franchir sur le chemin de la gouvernance politique, il m’est donné de mesurer l’ampleur des défis et des enjeux, de même que l’immensité des responsabilités qui pèsent sur la nouvelle équipe gouvernementale que j’ai le privilège de diriger.

En cette heure solennelle d’intense émotion et de dépassement, je tiens à rendre hommage au Chef de l’Etat, Son Excellence Joseph Michel Martelly. Après m’avoir fait  l’honneur de me désigner comme Premier Ministre, il a démontré sans équivoque sa clairvoyance et sa détermination dans la ligne droite de son choix et de son soutien.

Je salue également le sens hautement patriotique des Parlementaires.  Ils ont transcendé les clivages et les sensibilités politiques, ainsi que les intérêts partisans, pour m’accorder leur confiance sur des questions vitales qui tiennent tant à  cœur la nation souffrante et impatiente.

Je tiens à remercier le Premier Ministre sortant, Jean Max Bellerive, pour les propos élogieux qu’il a eus à mon endroit.  Jean-Max, je l’avoue, me laisse une succession difficile à assumer et à gérer si je ne prends tout de suite le parti d’élever la barre au-dessus de la commune mesure.  Traversant avec un panache exceptionnel l’éprouvante solitude de la Primature, il a dominé le jeu politicien et la rumeur des factions pour marquer son passage de l’empreinte d’un homme d’Etat serein et sensible, voué au service d’autrui et de la République.  C’est avec le sentiment du devoir magistralement accompli  au bénéfice des populations haïtiennes, surtout dans les  lendemains douloureux de la catastrophe du 12 janvier, qu’il rentre aujourd’hui sous la tente pour un repos bien mérité, mais qui ne peut être que provisoire, car la République de la refondation nationale ne pourra pas se passer des talents et des éminentes qualités de cœur et d’esprit que ce grand serviteur cache sous sa profonde humilité.   

Mesdames, Messieurs,

Le moment est venu pour moi d’assumer mes fonctions à la tête du nouveau gouvernement chargé de conduire la politique de la nation, sous le leadership du Président de la République. Je voudrais en cet instant présent lui renouveler l’assurance de mon engagement à l’accompagner dans sa campagne mobilisatrice et sa quête inlassable  de bien-être durable, placées sous le signe du changement, au seuil d’un nouveau cri et d’un nouveau départ.

Dans ce contexte, je prends aujourd’hui les rênes d’un gouvernement du renouveau et de la renaissance haïtienne, composé de femmes et d’hommes, profondément imbus des contraintes et des impératifs de l’heure. Je voudrais profiter de l’occasion pour leur présenter mes félicitations et leur dire toute ma fierté d’être assisté d’une équipe de citoyens et citoyennes pétris de compétences et d’ expériences, prêts à s’acquitter de leurs devoirs, dans l’intérêt bien compris de la population haïtienne en quête permanente et légitime de bien-être matériel, social, économique et spirituel.

Ensemble, nous allons mettre en œuvre la politique gouvernementale, dans la recherche constante des solutions les plus appropriées à la problématique haïtienne, multiple, multiforme et multidimensionnelle. Les objectifs et les stratégies sont bien connus ; ils ont été clairement  exprimés aux comices et aux urnes du 20 mars 2011 ; ils ont été largement et longuement explicités les 13 et 14 octobre dans l’énoncé de politique générale présenté et consacré au Parlement haïtien, en des séances de haute facture civique et dialectique. A ce compte, je renforcerai l’appareil gouvernemental pour une application intelligente et soutenue des politiques publiques qui garantissent à tous le droit à de meilleures conditions de vie.

Dans la pleine conscience d’une incontournable obligation de performances et de résultats immédiats,  le gouvernement s’investit délibérément dans la mise en œuvre des priorités édictées par le Chef de l’Etat et qui constituent les fondamentaux stratégiques du relèvement national. Nous sommes déterminés à mobiliser toutes les énergies nationales dans une croisade patriotique du BIEN-VIVRE-ENSEMBLE, soutenu par les piliers  de l’Education, de l’Emploi, de l’Etat de droit et l’Environnement régénéré.

Mesdames, Messieurs les Ministres et Secrétaires d’Etat

 Par l’entremise du Parlement, nous avons signé un contrat collectif avec le peuple haïtien pour matérialiser la politique de changement prônée par le Président de la République. Ce paradigme du changement irriguera toutes les artères de l’action gouvernementale. Il inspirera et  illustrera nos postures  et tous les actes que nous serons appelés à poser à la tête du gouvernement.

Je vous demande donc, Mesdames et Messieurs les Ministres et Secrétaires d’Etat, de participer vaillamment à cet effort commun pour promouvoir et alimenter cette culture du changement dans les sphères d’activités relevant de vos compétences respectives.

Le même effort est sollicité de tous les Directeurs Généraux de l’Administration publique comme de tous les fonctionnaires et employés de l’Etat, chargés de prolonger jusque dans la plus étroite proximité des populations les bénéfices attendus de la politique gouvernementale. Cela implique le maintien d’un équilibre intelligent entre les exigences de la bonne gouvernance et la satisfaction des besoins sociaux de base ; cela implique aussi l’obligation d’un choix courageux entre la préparation méthodique de l’avenir et la gestion d’un présent truffé de frustrations et d’insatisfactions trop longtemps entretenues.

Les lourdes responsabilités que nous partagerons au sein du gouvernement commandent à chacun de nous, dans un esprit de service public, une mutation profonde et positive d’attitudes et de mentalité dans la gestion de la chose publique, dans nos rapports inter-personnels, dans nos relations avec nos collaborateurs, avec les administrés et avec la population.

A ce propos, je réitère l’engagement de mon gouvernement de rester ouvert à tous les secteurs, réellement intéressés à la cause du redressement national. Je citerai, entre autres, le secteur privé, les partis politiques, la jeunesse, l’université, les associations de la société civile, les organisations de base, et j’en passe… Il incombe au gouvernement d’assurer le relais de leurs justes aspirations et de leurs revendications bien souvent légitimes.

Je veillerai en conséquence au respect du principe d’égal accès des citoyennes et des citoyens au service public, aux emplois publics et aux marchés publics. La République du changement prônée par le Chef de l’Etat est une République de l’égalité qui crée l’incitation à la participation démocratique ; c’est une république inclusive, où la seule sélection s’opère par le travail, par l’effort et par le mérite, sans aucune autre considération fondée sur le sexe, la couleur, la naissance ou l’idéologie.

Mesdames, Messieurs,

Les attentes de la population sont nombreuses. Nous avons l’impérieux devoir d’y apporter des réponses concrètes et conformes à la défense de l’intérêt général.

Aussi, par-delà les déclarations d’intention servant de fil conducteur à nos démarches, le gouvernement doit-il  immédiatement passer à l’action dans la poursuite accélérée des objectifs identifiés et ciblés. Chacun de nous mesure déjà la haute portée patriotique de la mission à lui confiée et de l’ampleur de la besogne à abattre.

A cet égard, mon souci majeur consistera à sauvegarder  constamment l’harmonisation et la cohésion gouvernementale et surtout l’unité d’action, éléments indispensables à la coordination et au succès de l’action gouvernementale, étant bien entendu que ce succès est aussi conditionné par la collaboration intelligente de tous les secteurs vitaux de la société haïtienne.

Je ne terminerai pas sans rappeler à nos amis de la communauté internationale ici présents tout l’intérêt que le Gouvernement attache à la coopération bilatérale et multilatérale dans le cadre de l’aide publique au développement. Je voudrais d’ores et déjà les remercier pour leur appui et leur encadrement dans l’œuvre de reconstruction nationale à laquelle va prioritairement s’atteler le gouvernement de la République.

Le dernier mot de mon allocution sera une note d’espoir à l’adresse de la nation haïtienne qui soupire depuis trop longtemps dans les ténèbres de l’ignorance et de la pauvreté.  Je lui demande de garder la foi en l’avenir, car la nuit la plus longue et la plus noire n’empêche pas le soleil de se lever.  Je lui redis avec force et conviction qu’il n’est point nécessaire à un pays d’être étendu et nombreux pour être catalogué dans la liste des grands ; il lui suffit d’être habité par un peuple fier et valeureux, et qu’il soit conduit par un chef avisé et dynamique, qui sache lui proposer de grandes ambitions.  Pour ma part, je veux lui garantir de ma ferme détermination et de ma totale disponibilité à m’acquitter de ma tâche pour son plus grand bien, et d’appuyer sans faille le Président de la République dans sa quête de bien-être collectif et dans sa grandiose entreprise de refondation nationale.

Merci.

 

Dr Garry CONILLE

                                                                  Premier Ministre

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 19:32

     Le pays vient tout juste d’avoir à un Premier Ministre, le tout premier sous la présidence de Michel joseph MARTELLY, dont la priorité maintenant n’est que de constituer son cabinet ministériel et de présenter sa politique générale. Ce qui est légitime. Cependant, il convient de souligner que dans les consultations avec les forces vives de la société les jeunes n’ont pas été consultés par le Premier Ministre. Pourtant dans ses propos rapportés par les médias, il prétend avoir consulté tous les secteurs…C’est à se demander si pour Gary Conille “la jeunesse et les étudiants et étudiantes ne constituent pas un secteur à part entière? Ce questionnement nous paraît d’autant plus plausible que je nous n’avons entendu aucun responsable, représentant-e ou membre d’organisations de jeunes évoquer une quelconque rencontre avec monsieur Gary Conille où l’un de ses proches – que jusque-là nous ne connaissons. C’est un peu confus...

 

     Nous ne voulons pas, nous les jeunes que le Premier Ministre se conforme aux pratiques politiciennes traditionnelles fondées sur l’exclusion et la marginalisation de certains secteurs de la vie nationale notamment les jeunes. Jusque là on parle assez bien du Premier Ministre ratifié, de sa carrière en tant que médecin et de son travail effectué avec probité et dextérité au sein de l’O.N.U. et plus récemment au sein de la C.I.R.H. en tant que chef de cabinet de monsieur William Jefferson Clinton. C’est déjà là un bon passé qu’il doit s’efforcer à ne pas ternir.

 

    A ce point, nous sollicitons le dialogue. Nous les jeunes nous voulons dialoguer avec le Premier Ministre et tous les acteurs et actrices politiques en général. Nous voulons être entendus ! Nous entendons participer pleinement au processus de prise de décision afin de faciliter le décollage économique du pays. Il y a va de notre intérêt mais également de celui de la collectivité dans son ensemble. Le pays est aussi nôtre car, dans les quinze, vingt ans c’est nous qui aurons la sa charge.  Pourquoi sommes-nous négligés alors que nous constituons la majorité de la société haïtienne ? Lorsque dans une société les moins de 24 ans constituent 62%, et 70% de cette même population à moins de 30 ans, on se demande sur quelle base peut-on considérer avec autant de mépris une telle catégorie ?

 

    Historiquement les jeunes ont été exclus des processus de prise de décision. Aujourd’hui, nous ne voulons plus être marginalisés. Nous voulons participer pleinement à la vie politique, nous entendons, nous aussi, faire des propositions sur les choix stratégiques en vue de l’amélioration des conditions de vie du peuple haïtien.

 

     A ce carrefour de notre histoire de peuple, il est donc urgent et nécessaire de rompre cette culture politique fondée sur l’exclusion notamment celle des jeunes. Le pays a plus que jamais besoin de bras et de plus de consciences. Nous voulons être utiles à notre pays !

  

 

 

JEUNESSE MONTANTE

www.jeunessemontante.org

contact@jeunessemontante.org

(509) 3737-1303/ 3711-9262

 

Fait à Port-au-Prince, Le 10 octobre 2011

 

 

Signatures :

 

Roudy Stanley PENN, Président                                                                      Karl Peterson SAINEANT, Secr. Exécutif

Natacha  CLERGE, 1ière Vice-présidente                                                 Wiljean LALANNE, 2ième Vice-président

Mardoché LAFLEUR, Resp. Communication                                             Gothler Jean FELIX, Resp. Financier

Louise Carmel BIJOUX, Resp. Culturelle                                                     Jean Emile CANCOULE, Resp. Juridiques

Souvenir CLERVEAUX, Resp.  En genre                                                        Guy FEROLUS, Représentant à Paris

Marc Hébert GUSTAVE, Représentant à Toulouse                                   Jean Ronel SISTANIS, Représentant Lyon

Joana DESIR, Représentante à New York                                                   Kendy DERILUS, Représentant au Brésil

Deus DERONNETH, Représentant en Martinique                                      Péril LAURORE, Représentant à  Montréal

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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 22:42

INTRODUCTION

 

 

    Dans l’ouverture de cette année internationale de la jeunesse[1] qui touche malheureusement à son terme, Mr Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, a fait savoir qu’« au moment où nous lançons cette Année internationale, nous devons reconnaître et célébrer ce que la jeunesse peut apporter à l’avènement d’un monde plus sûr et plus juste. Efforçons-nous de faire une place aux jeunes dans les processus de décision, les politiques et les programmes qui préparent leur avenir et le nôtre. » Et récemment, lors d’une rencontre de haut niveau à l’ONU avec des jeunes haïtiens, Jean Alphonse Ederson, l’un des participants, a déclaré : « nous ne voulons pas seulement être vus, mais également entendus. » En Haïti évidemment, il est clair que les jeunes soient entendus, compte tenu du fait que nous avons une population dont 62 % a moins de 24 ans et où les moins de 30 ans constituent plus 70%[2].

 

    A ce moment historique qui est l’heure de l’éveil et du réveil haïtien, pour faire montre la volonté et la capacité des jeunes participer au processus de reconstruction et de développement d’Haïti, nous présentons ces dix points stratégiques que nous appelons les dix commandements du développement, que nous les jeunes nous nous attendons dans le cadre d’une POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT D’HAITI. La possibilité  pour un pays d’accéder aujourd’hui au développement n’a rien de miraculeux – comme ce prétendu miracle japonais qu’on a crié bien avant - mais relève d’un ensemble de choix stratégiques, répondant à des problèmes précis chez une population quelconque. En voilà donc à notre avis ce qu’il faut à Haïti pour l’instant si effectivement nos leaders et décideurs politiques tiennent effectivement au développement d’Haïti.

 

1-      Nourrir la population

    On ne saurait parler de développement sans d’abord penser à nourrir sa population. Un avenir certain exige que la population soit bien nourrie.  Dans la majeure partie des pays du Sud, nous assistons à une dépendance alimentaire qui dépasse malheureusement les bornes. Rien n’est possible si au départ nous ne solutionnons ce problème. Le premier, et le plus fondamental des besoins de l’être humain, consiste à se nourrir. En Haïti malheureusement la situation est très critique sur le plan alimentaire. Car la dernière enquête  EMMUS IV établissait les taux respectifs de 23.8% et de 9.1% pour les formes de malnutrition chronique et aigue. Le DSNCRP[3] affirme que la situation est encore plus grave en milieu rural que dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. On a identifié également que 61% des moins de 5 ans et 46% des femmes sont atteintes d’anémie ; 59% des enfants de 6-12 ans[4] présentent une déficience en Iode (MSPP-OMS-UNICEF). Face à tout cela, nous nous posons la question : de quel avenir, nous les jeunes d’Haïti, peut-on nous rassurer dans de pareilles conditions ? Une politique agricole stratégique doit émaner du prochain gouvernement pour éviter le pire.

 

2-      Des écoles pour tous et toutes

    De même que l’alimentation est importante en matière de développement au niveau d’un pays, il est tout aussi vrai pour l’éducation qui représente au niveau de toute société le moule essentiel pour la formation et la construction des citoyens. Toutes les nations ont pratiquement passé par là. Or, nous assistons à un décalage hors pair au niveau du système éducatif haïtien, tant au niveau classique que de la formation supérieure. En Haïti pourtant, très peu de jeunes qui devraient se trouver à l’école, sont plutôt des enfants-producteurs, qui travaillent comme des adultes. Ce qui constitue un problème majeur pour l’avenir de notre société, avec une main-d’œuvre, dans les quinze et vingt prochaines années, qui ne pourra nullement être qualifiée. Le développement dans une pareille condition ne restera qu’un rêve que nous passerons toute notre existence à rêver.

 

3-      De l’emploi en grande quantité

    Le taux de chômage est aujourd’hui en Haïti à sa phase la plus aigue en Haïti. La dépendance est aujourd’hui en Haïti à un taux de dépendance de 75% par rapport aux adultes. La plupart du temps, c’est par obligation et sens de responsabilité tout court que certains parents répondent à leurs engagements, mais pas parce qu’ils le peuvent réellement. Le niveau de pauvreté dans laquelle évolue le pays, est la preuve qu’il y a beaucoup à faire. Toutefois, il incombe à l’heure actuelle de procéder par deux choix : dans un premier temps, il faudrait attirer l’investissement étranger en offrant justement un cadre nécessaire, mais aussi promouvoir l’esprit d’initiative sur le plan local par le financement de Petites et Moyennes Entreprises (PME).

 

4-      Soigner la population

    Le bilan en termes de santé en Haïti est catastrophique. Le taux de mortalité infantile est celui le plus élevé de l’Amérique. De nombreuses femmes meurent dans l’accouchement, soit un effectif de 630 pour 100.000. Dans de nombreuses communes qui regorgent des dizaines de milliers de gens, des fois il n’y a même pas un hôpital. On y trouve plutôt un centre de santé, qui s’avère limité par rapport aux besoins. Dans les rapports précédents, on a identifié que le pays ne possède qu’un médecin et de 1,2 infirmière pour chaque 10.000 habitants et de 1.800 lits d’hôpitaux seulement pour une population de huit (8) millions d’habitants. Malgré ce constat désastreux et effarant, le drame du 12 janvier, d’après un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), nous avons perdu plus de 300 agents de santé. En termes de budget, pour ceux qui ne le savaient pas, l’Etat haïtien ne dispose pas plus que deux (2) gourdes pour la santé de chaque haïtien. Il est à ce niveau un impératif à tout gouvernement sérieux en Haïti, d’avoir une bonne politique de santé, qui tiendrait compte non seulement de l’augmentation du personnel existant, mais aussi la qualité des services offerts à la population.

 

5-      Loger la population

    Pour ceux-là qui on déjà visité n’importe quel cimetière en Haïti, mais plus particulièrement celui de Port-au-Prince, s’apercevront que ceux-ci ne sont autres que des bidonvilles où sont tout simplement logés nos morts. De même, lorsque nous nous retrouvons sur les hauteurs de boutilliers, on s’apercevra également que la ville de Port-au-Prince est elle aussi un grand cimetière, à la seule différence que ce sont des vivants qui y logent.

Les constructions sont anarchiques. Partout, c’est le phénomène de corridors. Une politique d’aménagement du territoire s’avère aujourd’hui plus que nécessaire. Il nous faut redéfinir la carte et insérer la population dans un nouveau moule. C’est une obligation, pour empêcher que les bidonvilles cessent d’être nos villes.

 

6-      Vêtir la population

    Vêtir la population haïtienne, est encore l’un des défis majeurs du moment. Nous avons une population aujourd’hui dont la principale source de vêtements, sont les habits usagers venus de pays étrangers appelés communément pèpè. Tout peuple sérieux doit pour pouvoir se vêtir. La situation se détériore tellement dans cette pratique que des gens vont jusqu’à se procurer des sous-vêtements pèpè, sans penser aux maladies qu’elles peuvent engendrer. La jeunesse déplore cette situation et exige que soit conçue une politique sérieuse en ce sens, qui soutiendrait les industries dans ce domaine, et qui favoriserait aussi les particuliers. Il nous faut produire du coton pour la fabrication de nos toiles. Tout dirigeant sérieux et honnête doit y penser.

 

7-      Libération des femmes

    Pour parvenir à un développement durable et endurable, il faut accepter de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des femmes, qui sont victimes dans notre société de tout un ensemble de préjugés et de stéréotypes qui handicapent non seulement leur avenir, mais aussi le développement national. Le développement d’Haïti est impossible si nous persistons dans l’exclusion sous quelle que soit sa forme, encore plus les femmes, qui constituent une majorité de 52% de notre société. Comme l’aurait dit …………. elles constituent l’autre moitié du développement.

 

8-      Une bonne politique de sport et de loisir

    Parler de sport et de loisir, même quand cela ne concerne pas uniquement les jeunes, mais détient une sérieuse importance dans ce secteur. On ne saurait parler de jeunes, sans parler de sport et de loisir. Or, voit-on de l’avenir pour le sport en Haïti ? La majorité de nos jeunes sportifs ont toujours mal vécu. Ils n’ont jamais pu assurer leur avenir à partir de leur talent sportif, s’ils n’effectuent d’autres activités en parallèle. Car, il n’existe pas une politique de sport pouvant les encadrer et leur permettre de vivre décemment comme ailleurs. Il faut une véritable politique de sport et de loisir qui contribuera à réduire le taux de frustration et offrir  à l’Etat le temps nécessaire pour agir.

 

9-      De la « déport-au-princialisation » d’Haïti

    Au même titre d’être un atout en tant que capitale du pays, Port-au-Prince est aussi l’un des freins les plus remarquables dans le processus du développement. La centralisation de cette ville est telle, qu’on ne parle plus de capitale mais de la République de Port-au-Prince. Visiblement, Port-au-Prince c’est la position en Haïti où on respire le mieux l’odeur de la vie. Et en même temps, l’espace où on supporte le plus le poids de la dureté de l’existence. N’empêche qu’il y a une demande accélérée ou une canalisation quotidienne des esprits vers un hébergement à ce coin de terre considérée comme le Canaan.

    Pour qu’il ait développement, il faut que  l’équation qui suit soit résolue : l’amélioration de la capacité de production qui implique l’augmentation du niveau du bien-être de la population et la mise en place des infrastructures de bases qui engendra une fourniture efficace des services de base à la population. Ceci exige la mise en œuvre de la décentralisation exigeant le rapprochement des centres de décisions des citoyens pour pouvoir proposer des politiques pertinentes adaptées à la diversité des situations locales.

 

10-  Gestion des patrimoines et cadre touristique adéquat

   Haïti est trop riche pour être pauvre. Nous avons tout ce qu’il faut pour accéder au développement : Une histoire vivifiante pour nous donner confiance en nous-mêmes, de belles plages, de grands monuments etc. Nous pouvons donc tout mélanger (l’histoire et l’espace) et profiter de ces avantages pour attirer les étrangers avec leurs capitaux en main prêts à dépenser.

 

 

CONCLUSION

 

    Notre intention étant de toucher l’essentiel en fonction de la réalité sociopolitique haïtienne, nous espérons que les décideurs puissent s’en servir pour mettre un terme à la politicaillerie chronique qui est responsable de notre sous-développement, pour passer à la phase praxéologique de la politique en vue de l’amélioration des conditions de vie de notre population. Nous les jeunes sommes prêts à participer au développement de notre pays car au cas où on n’y avait pas pensé, notre avenir en dépend. Si jusque là nous sommes encore un pays sous-développé, c’est à cause de notre manque de volonté, de vision et incapacité à faire les choix stratégiques appropriés.

 

 

 

 

Pol, Roudy Stanley PENN

Président/ JEUNESSE MONTANTE

pennros@jeunessemontante.org

Cel : (509) 3737.1303



[1] Adoptée en décembre 2009 par l’Assemblée générale des Nations Unies à partir de la Résolution 64/134. Elle débute du 12 août 2010 au 11 août 2011.

[2] Beatrice Daumerie et Karen Hardee, The Effects of a very Young Age Structure on Haiti, Population Action International, Washington D.C., 2010

[3] Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté, DSNCRP (2008-2010)

[4] A rappeler que ce taux est plus élevé que la limite admise, qui est de 50%.

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 22:51

    La politique a mon avis doit cesser de se faire ainsi. Il existe un peu partout une sorte d’absence de conviction ou du moins celles-ci ne s’imposent pas. Lors de la toute dernière séance au Senat de la République, j’ai été étonné de voir qu’il y avait seize (16) sénateurs contres mais pas un POUR.

    Pourtant, il y avait bien des sénateurs ayant défendu Gousses. Un homme comme Youry Latortue par exemple a défendu le premier ministre désigné et plein d’autres encore. Mais la question est-ce que je me pose, c’est pourquoi est-ce qu’ils n’ont pas voté POUR ?

    Pour ma part, j’estime que c’est une faiblesse qui est malheureusement assez fréquente dans la réalité politique haïtienne. Ce serait comme du « je ne gaspille pas mon vote ». Car imaginons un instant que plusieurs des Sénateurs avaient conclu dans l’ombre une certaine entente avec le président de la République et qu’ils avaient voté en faveur de Gousses. A ce moment-là, Gousses serait toujours perdant.

    Mon avis à moi c’est qu’on doit perdre avec conviction. Lorsque durant tout un débat on a défendu un candidat et lors du vote on s’abstient, n’est-ce pas là une dichotomie, voire même aberration ?

    Je dois toutefois préciser que le discours que je tiens ici n’a rien à voir avec POUR ou CONTRE Gousses, mais une question – si vous me permettez ce néologisme – de ligne-droiture. Durant la campagne présidentielle, on n’imagine pas combien de gens qui au départ appuyait la candidature de Mirlande Manigat, mais voyant une certaine montée Martelliste, ont rapidement fait volte-face, disant ainsi qu’ils ou qu’elles ne veulent pas gaspiller leur vote. D’ailleurs, à travers un texte intitulé « les dix raisons de la défaite de Mirlande » j’ai démontré que Madame Manigat a régressé dans le nombre des votes obtenus au second tour par rapport au premier. C’est là, la preuve qu’il y a eu mal de désistements.

    Nos hommes et femmes politiques doivent pouvoir agir harmonieusement avec leur discours. Au groupe des seize sénateurs je salue leur détermination à rester souder, même quand je ne partage pas leur décision qui était hors de toute légalité.

 

 

 

Pol, Roudy Stanley PENN

Le 4 août 2011

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 19:38

Port-au-Prince Haiti, le 5 avril 2011

 

 

 

Monsieur Michel Joseph Martelly

Président de la République D’Haiti

En ses bureaux,

 

Publié par le Conseil Électoral Provisoire (CEP), vous avez remporté les elections dans les résultats préliminaire de la présidentielle de 2010. Au nom de JEUNESSE MONTANTE, je vous présente mes félicitations ainsi que mes voeux les meilleurs pour conduire le pays a bon port.

 

Le principe clé de la Démocratie, c'est de se soumettre a la voix de la majorité, dans les normes institutionnelles bien entendu. Le peuple vous a choisi. Plus de promesses maintenant, de discours politiques, de sensationalisme. Il faut passer maintenant a la réunification nationale et l'application rigoureuse de plan pour enrayer la présence d'Haiti a la surface du sous-developpement.

 

Que vous soyez un exemple, vous que la jeunesse haïtienne a porté sur sa tête pour remettre les commandes du pays, en établissant une politique de Jeunesse sérieuse, capable de combattre la délinquance juvénile, de parvenir a la scolarisation de nos enfants comme vous l'aviez tenu dans vos discours, et de mettre des conditions de loisir adéquates afin que les jeunes, les enfants, voire même les adultes puissent se recréer.

 

En tout combat politique, toute victoire - si ce n'est la continuité de démagogie et de la politicaillerie - est la victoire du peuple. Parce que l'objectif de la science politique n'est autre que d'améliorer la conditions de vie des peuples. Faites votre preuve, pour que cette joie, folie et euphorie qui vous ont amenées au pouvoir ne se retournent pas en dégoût, haine, dédain pour réclamer votre départ.

 

Reussissez votre mandat monsieur le Président Martelly, c'est tout ce que nous souhaitons. Haiti nous est trop chère monsieur pour que nous aurions souhaité votre échec dans les cinq ans qui suivront. Ouvrez-vous, pour que l'on s'ouvre a vous. Ouvrez-vous aux JEUNES handicapés, aux JEUNES universitaires, aux JEUNES artistes, aux JEUNES sportifs, aux JEUNES des milieux urbains comme ruraux, nous qui constituons plus de 65% de la population haïtienne.

 

 

 

Roudy Stanley PENN

Président JEUNESSE MONTANTE

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 03:53
par Penn Roudy Stanley, vendredi 18 mars 2011, 16:25
En vue de prêter main forte à la candidate à la présidence Mirlande H. Manigat, la JEUNESSE MONTANTE a organisé un "Levée de fond". Cette activité réalise le mercredi 16 mars au local de l'INAGHEI durant toute la journée fut une parfaite réussite. Participation massive de gens, qui avoisine un chiffre allant entre quatre cent et cinq cent personnes. Les participants furent de toutes les couches : professeurs, responsables d'organisation, professionnels, étudiants etc.

Le montant ramassé est de 120 771 gourdes. La décompte fut effectuée en présence de trois membres du RDNP. La somme quant à elle fut remise à la cheffe de cabinet de Mme Manigat, Wilmine A. Saint Pierre le jeudi 17 mars à 3 heures de l'après midi.

Parlant d'argent, une somme de 120 771 gourdes n'est pas vraiment grand-chose, mais constitue un grand geste dans la mesure où, pour une fois, un levée de fond s'organise pour soutenir un candidat non pas à l'etranger, mais dans le pays. Cet exemple est la preuve que l'Ayitien n'est pas un peuple à mentalité de recevoir, mais peu qu'il soit, aime aussi donner, lorsqu'il est question d'une juste et noble cause.


Roudy Stanley PENN, Président
Karl Peterson SAINEANT, Secrétaire Exécutif
JEUNESSE MONTANTE
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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 22:22

LOGO JEUNESSE MONTANTEDepuis le départ de l’ex-président Jean Bertrand Aristide survenu le 29 février 2004, quelque temps après, a pris naissance en Ayiti un Ministère qui n’est pas celui de la sécurité publique, mais qui s’en occupe – bien que ce n’est que moquerie et bêtise – de la sécurité de la population ayitienne. A ajouter aussi cette vocation, tout comme celle de son « patron » international, de maintenir la « paix », et  je crois qu’on dit aussi « stabilisation » en Ayiti.

 

Stabilisation ! Pour ce dernier, ce ministère n’a demandé que six mois. On disait que six mois lui suffisaient pour accomplir sa mission. Or cela fait déjà six ans – ça sonne six mais ce n’est pas la même chose car mois et année se différent grandement. JE ME TROMPE EUT-ETRE. Mais le plus dur dans tout cela, c’est qu’on court encore pour un autre six mois. A mon avis, au lieu de nous stabiliser, ce Ministre et son ministère cherchent de préférence à se stabiliser, sous prétexte de maintenir la paix dans un pays qui n’a pas de guerre – oh que c’est ridicule ! De toutes les façons, monsieur le ministre vous avez tout à fait raison de vous comporter ainsi pour un pays avec un si beau soleil et de si belles plages. Je vous en prie monsieur, faites-nous payer notre hospitalité.

 

A la tête de ce ministère, il y a un certain monsieur TAH. Une signature que je ne retrouve dans aucun dictionnaire de patronyme ayitien. Sans aucun doute, ce Ministre n’est pas de nationalité ayitienne. C’est vrai qu’il est Ministre ayitien, qu’il emploi pas mal de compatriotes, qu’il habite le pays etc. Mais j’ai vraiment du mal à croire qu’il serait réellement de nationalité haïtienne. Sans aucun doute, il aime et adore même le pays –d’ailleurs il y a de l’intérêt. Mais il est tout sauf ayitien.

 

Le portefeuille de monsieur TAH, pour les  six ans déjà écoulés, s’élève à un cout total d’environ 4.4 milliards de dollars. Son budget annuel est presqu’égal à celui de l’Etat en général, au point que son financement vient directement  de cette communauté qu’on appelle internationale. En passant, c’est un Ministre qui a du contact vous savez ! Il a vraiment la confiance de l’international.

 

A force de le trouver bizarre, personnellement, je me suis dit qu’il faut que je comprenne ce monsieur TAH qui, tantôt s’habille en tenue militaire, tantôt costumé, cravaté, mais toujours avec ses traits caucasiques. Ce monsieur, franchement, je n’en doute pas, ne fait pas du tout haïtien. Pourtant son pouvoir dans le pays, dirait-on, semble être sans limite. Il intervient en tout, finance toute sorte d’activités et emploi beaucoup de jeunes. Il initie un vrai programme de sinécure qui nous fait entant que nation plus de mal que de bien. Si les autres Ministères vous payent en gourdes, celui que dirige monsieur TAH, n’a payé et ne paye si je ne me trompe jusqu’à présent qu’en dollars (US).

 

Etant donné que, les Ministres ont toujours des sécurités, c’est normal que monsieur TAH ait ses sécurités. Mais pas 5.000 voyons ! Il se paye presque de toutes les nations pour se sécuriser, militaires et policiers etc. Il se prend vraiment pour un grand don celui-là. Ses dépenses sont vraiment exorbitantes et personne ne voit à quoi est-ce qu’elles servent réellement. Ce monsieur s’impose tellement dans l‘espace politique haïtien que tout le monde ignore son prénom. Outre son nom de famille, à savoir TAH, connu de tous, on s’accoutume à l’appeler MINIS TAH. Minis devient alors son prénom.

 

Personnellement, suivant les constats que personnellement j’ai pu faire, c’est que ces derniers temps, on use beaucoup de haines pour Minis TAH dans ce pays. Le peuple en a bien de l’intérêt car après le vol arrogant des cabris des paysans, ce qu’on assiste maintenant c’est la  propagation d’une nouvelle maladie appelée choléra, kote depi w kole ou pran. Mais aussi, on ne peut oublier la quantité de viols orchestrée par ces mêmes voyous de soldats qui, me semble-t-il, n’ont aucun caractère, aucune pudeur.

 

Personnellement, je conseille à Minis TAH  de foutre le camp avant que les choses se dégénèrent. Il n’y a pas de plus glissée que la terre de Ayiti. Ce peuple est assez expérimenté et mature pour lui préparer, sans qu’il ne sache quoi que ce soit, un vrai coup. Un qui soit dur. C’était ce même peuple qui s’était fait macoute qui avait renversé un beau matin le régime duvaliériste. Alors ce serait une grave erreur de leur part de croire qu’à cause de leur sinécure, et leur financement à de nombreux programmes au niveau national, qui empêcherait à la population – cette population - de se soulever. Si seulement c’était vrai… 

 

 

 

Roudy  Stanley PENN

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 15:59
Jeunes d'Ayiti, ouvrez vos yeux! Ne voyez-vous pas que dans toute l'histoire d'Ayiti NOUS avons toujours été, et pas plus que ça, des utilisé-e-s? Utilisé-e-s pour prendre le pouvoir. Utilisé-e-s pour jeter des gouvernements. Utilisé-e-s des fois aussi pour prendre part dans des conflits qui ne nous regardent pas. Mais jamais, même pas une fois, utilisé-e-s pour la concretisatisation du rêve, celui authentique et véritable que tous nous portons au faite de notre ame, d'une Ayiti développée.

Le temps est au ressaisissement,
à l'organisation de notre secteur par la constitution et la construction d'un bloc fort et homogène capable de défendre les intérêts même supérieurs et supra-supérieurs de la jeunesse ayitienne, dont on veut priver d'espoir...

Que l'on se rappelle mes frères et soeurs que sommes tous et toutes de cette jeunesse victime d'exclusion et de discriminations. Nous sommes de cette jeunesse qui ne travaille pas, livrée
à elle-même...

Bay kou bliye pote mak sonje. J'espère au moins que nous n'avons pas trop la mémoire courte, pour oublier hier encore 46, hier encore 86, hier encore 2004. Toujours au devant mais en final toujours à l'arrière.

Notre maturité aujourd'hui, ça j'en suis sur, en est une éprouvée et endurcie. Il s'agirait d'une erreur fatale de continuer une fois de plus à nous laisser considérer comme des émotionnels et émotionnés, de qui on se sert pour tout accomplir par le gaspillage de notre énergie.

Si bèf te konn longè konn li, li pa tap kite timoun mennen l. Mwen bay garanti: si jenès la te konn fos li l tap tchipe tout moun sa yo kap rele tèt yo lidè.

Nous sommes aujourd'hui
à la vieille des élections du 28 novembre prochain. La garantie que je donne c'est que : tenant compte des différents enjeux qu'il y a dans cette course électorale, la majorité des ainé-e-s n'iront pas voter à cause de la peur qu'on sème. Ils ont peur. Peur de mourir. Peur d'etre blessé-e-s etc. Sauf nous les jeunes, toujours et aussi braves, gagneront les rues ce jour-là pour remplir ce devoir sans nous laisser intimider. Pourtant, nous n'avons aucune garantie.

Après avoir rempli ces urnes, la victoire sera a eux, pas nous. Déjà ils s'entendent de qui sera Ministre, Secrétaire d'Etat, Directeur général et autres. De qui feront partie du Cabinet. Mais toujours eux pas nous. Et le prétexte qu'il prendront comme toujours :" vous n'avez pas d'expérience, vous êtes trop jeunes". Or yap soumèt devwa nou remèt yo nan Inivésite kom travay yo pwodui... Lè konsa m ri yo, mwen ri jouk mwen pipi sou mwen.

Toutefois, il faut reconnaître qu'ils ne sont pas tous les mêmes. Dans ce panier pourri de gens aux pensées anti-avenir, anti-jeunesse, il y en a qui se battent constamment à ne pas etre infecté-e-s afin de faire la différence et sauver l'honneur. Mais malheureusement tout cela n'est qu'exception.

Le minimum qu'ils devraient nous offrir, a savoir l'éducation, ce mot ne sort de leur bouche que par conditionnement. Il ne font que le galvauder. Je donne la garantie que nul d'entre-eux n'a vraiment un réel plan d'éducation nationale. Ils répètent tous scolarisation universelle sans dire combien d'écoles ils comptent créer, combien d'élèves chacune prendra et en final combien tout cela coûtera.

Lorsqu'ils parlent de budget national, ils s'appuient presque tous et toutes sur l'international. Mais oublient-ils que c'est le budget national? Aucun d'entre-eux n'a un projet de redressement sérieux de l'économie du pays pour nous sortir du cercle vicieux de l'endettement. Tout est répétition, conditionnement. Si se sa ki yon elit nou chire!

Nous avons aujourd'hui le choix entre des inchoisissables. Les candidats les plus forts, ceux qui ont le plus de moyens, ne laissent nullement présager dans leur démarche une lueur de changement, mais plutôt une extension dans la CONTINUITE.

Qu'est-ce que j'entends par continuité ? Ce mot ne signifie pas pour moi, contrairement à la perception dominante actuelle "l'équipe de Préval". Je ne descends pas aussi bas. C'est une grave erreur de penser que le problème d'Ayiti est Préval. Quel que soit le candidat qui aurait remporté les élections de 2006, donnerait les mêmes résultats que celui-ci. Préval est le produit d'un système dont il a la "prétention" de diriger. Le problème d'Haiti est systemique. C'est un autre système qu'il faut d'abord conceptuellement créer pour affronter celui dominant. Sinon, tout sa nap fè la yo se lave men siye atè.

Nous avons un pays a construire. Ayiti est en exigence de developpement. Moun yo pa wont yal pran prela, manje, tant, nan non nou, epi yo sere yo pou fe kanpay.

Cher-e-s camarades de la jeunesse haïtienne, nous avons du pain sur la planche. Il y a des défis à lever, des engagements à prendre et des renonciations à faire. L'heure est décisive. Si nou pa parèt nap disparèt. On s'engage, mais que l'on s'engage en tout respect et sans esprit d'abonocho, d'homme-marchandise...

Pol, Roudy Stanley PENN
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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 15:57
Li lè li tan pou nou menm jèn nan peyi isit yo sispann ban nou bèl pawol pou fè n dodo. Jounen jodi a, si tout jèn pa vle leve kanpe, se pou sila yo ki kwè ke se yon obligasyon pou n fè yo sispann itize nou kouwè yap itilize chemiz pou met sou po do yo, soulye yap met nan pye yo elatriye.

Poukisa nan peyi isit sa bouch pale se pa sa men pral akonpli. Sak rele amoni an pa genyen l ditou ant pawol e aksyon moun kap dirije nou yo. Sa nap fè menm: n'ap toujou kite vèbomàn yo woule n de bo?

Nan dokiman yo rele DSNCRP, sa ki siyen pa Minis Alexis a, yo di a klè jan bagay la ye: "l'une des categories les plus touchées par la crise multimentionnelle actuelle est la jeunesse dont le poids demographique depasse les 50% de la population globale". Sa vle di yo konnen a klè ke se nou ki pi sibi nan sosyete a. Yo konnen yo dwe nou lekol (Atik 32-1, 32-3... Konstitisyon an) poutan, non sèelman yo pa mete, yon seri de moun ap fè lekol e monte pri yo lè yo vle, jan yo vle. E sak pi di a, pandan yap di yap goumen pou peyi a devlope, yo konnen a klè sa pa ka fèt san ledikasyon, sa yo pa janm ankouraje. Se petèt plan yo pou nou toujou tcheke yo, pou n toujou ap mande, pou yo ka met kod nan kou nou, yon fason pou mennen n jan jan yo vle, pou al kote yo vle.

Nan menm dokiman DSNCRP a, mesye yo di :"Nos jeunes n'ont ni le temps, ni les moyens de vivre leur jeunesse" e yo kontinye pou di "en témoigne les 17% de moins de 30 ans qui jouent le rôle de chef de famille. Ils exercent toutes sortes d'activités (nettoyage d'automobile, petit commerce, prostitution, vol etc.) leur permettant de ramener quelque chose a la maison en fin de journée ou de soirée." Donk, yo di a klè sa nou fè kom aktivite, menm lè yo pa di tout paske se sitou dokiman yap monte pou mande lajan, men an reyalite, majotitèman se sa nou fè. Men kisa ki fè se sa nou fè? Anpil fwa yo di jenès la dejwe, men kisa yo te fè pou l te pran yon bon direksyon. Yon sosyete ki bati sou eksklizyon, kote depi lontan yon ti ponyen ap peze-souse, fè de richès peyi a byen pèsonel yo. Anpil nan moun sa yo pote diskou kote yo pa vle louvri ekonomi peyi a, pou moun ki konn brase lajan ka vin brase e pou moun tou ki gen lajan vin brase lajan. Ideyoloji sa, li la pou pemèt ke se sèl moun ki te rich kap toujou rich.

Rezoud poblèm peyi d'Ayiti, jounen jodi a rezime ak yon sèl bagay "bay pil moun sa yo ki gen reskonsablite travay". Lari a sal konsa se paske moun yo pap travay. Anpil nan poblèm nou, sa n pran pou gwo poblèm yo, nap rezoud yo sèlman nan bay yon kantite moun travay. E lè nou pap pale de CARD FOR WORK - o mwen bliye se CASH - kote parese ap leve ti grenn woch, pase moun nan tenten, fè peyi a pèdi tan, men nap pale de enèji kap deplwaye nan optik pou pwodwi yon bagay ki ka kreye richès.

Jounen jodi a, tout peyi ki te dèye nou pran devan nou. Dominiken pa kanmarad nou jounen anko. Egzanp klè, Boyer te al fèmen lekol lakay yo, avan yè la Leta nan peyi n sot fè gwo seremoni pou prezidan Fernandez ki siyen pou fè Ayiti kado yon inivèsite. Jounen jodi a anko, yon pakèt moun emèje kom kandida pou pos prezidan, sou pretèks yo ka rezoud poblèm peyi a. Kisa yo fè déjà? Anverite e tonnèkrazem yo pat janm fè anyen! Yo tout vle pou se lè yo prezidan yo fè. Alakoze papa!

Nou vyeyi tou jèn afos tan nou gaspiye. Figi nou plise pandan nou poko menm gen 30 lane. Nan anpil peyi sou latè, kriz yap rankontre seke tout ti jèn yo gentan dwe yon bann lajan nan Labank, kob pou yo achte machin ak lot bagay pou yo satisfè bezwen tèsyè ak sipèfisyèl. Pandan tan sa, nou menm jèn ann Ayiti nap mouri grangou.

Fok nou mete yon tèm ak sa. Fok nou klè ke moun sa yo pap ka regle anyen pou nou. Si nou vle yon chanjman se nou ki pou operel. Si se pa sa, se gade nap gade aprè n fin rate jenès nou, nou pèdi vyeyès nou. Pou n pa pèdi nan batay sa a, se pou tout jèn fanm ak jèn gason makonnen, pou konstitiye yo gwo tanpèt, yon gwo siklon, yon lavalas, ke anyen pap ka kontoune. Se lè sa a nap wè si sa gwoup jèn te reve e komanse Boukina-Faso a, nap kapab rive materyalizel pa bo isit.


Pol, Roudy Stanley PENN
Prezidan Jeunesse Montante Haiti
Maten 7 novanm 2010
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