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3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 20:50

    Je voudrais ici poser une question – peut-être des questions aussi. Et sans vouloir nuire à quiconque, je tiens seulement à demander : Est-il normal, que dans un pays, on puisse se sentir à l’aise de voir un peuple évoluer dans la consommation de détritus, de fatras étrangers et de rès moun, connus tous sous le nom vulgaire de pèpè ? Ayez le courage de me dire s’il est normal. Aussi simple que cela. Mais, la question ne doit pas seulement concerner l’Etat, j’ai aussi conscience de la force de la société civile. On peut se demander aussi pour être plus spécifique, est-ce qu’il est normal que des individus puissent se « confortabiliser » dans la consommation de pèpè, dans le port de chemises, de corsages, et de pantalons pèpè ? Est-il est normal que là où s’ouvre un bal de pèpè, il n’y a d’espace même pour piquer une épingle ? Est-il est normal dans un pays, que depuis leur naissance, des individus ne font que porter des vêtements pèpè, que des femmes, se donnent l’habitude de porter des culottes, des soutiens de gorge pèpè ? Mais où est passé la décence, l’honneur ? Où est passé notre dignité de moun et de peuple ?

    Il est vrai qu’à force de nous habituer à cette pratique, elle a tendance à passer pour normale dans notre quotidien. Mais ce n’est pas normal. Ce n’est pas normal que l’on porte des chaussettes, des chemisettes, des slips déjà utilisés. Ce n’est pas normal. Il ne peut y avoir rien de normal à cela. C’est plutôt offusquant. Déshonorant. Humiliant. C’est dégoûtant !

    Et pourtant. Aussi laid que cela puisse paraitre, cette anormalité à laquelle nous nous y habituons tellement ces derniers temps, tend à se systématiser dans notre culture vestimentaire. J’oserais même dire à s’imposer. Rares sont ceux et celles aujourd’hui qui ne portent pas vêtements pèpè. Les étudiants. Les professeurs. Les commerçants… Des fonctionnaires descendent de leur voiture, pour acheter une chemise ou un pantalon pèpè.

    Mais jusque-là, mon plus grand étonnement est de voir que des fois, les produits dits pèpè, sont vendus plus chers que des vêtements neufs du même type.

    Je me rappelle une fois, cela remontais à plus de dix ans, j’étais passé à Gerit, où j’ai vu un jeune homme marchandant une chemise pèpè. Le commerçant lui demande 300 $ ht.  Je ne sais pas si je me trompe, mais je trouve que c’est assez cher à demander pour une chemise kenedi. En tant qu’observateur j’étais étonné. Surpris. Et ce n’était pas diffèrent non plus pour le jeune homme qui marchandait. Ce dernier de dire :

-          Men poukisa ou mande tout kòb sa pou chemiz la ?

    Devinez quelle a été la réponse du vendeur ?

-          Se pèpè wi ki nan men w la, dit le monsieur.

    Comme quoi, c’est normal que l’on puisse demander autant pour quelque chose déjà utilisé. Le monsieur a eu le culot de dire à l’autre : s’il n’a pas idée de ce qu’il vient de marchander. S’habiller avec du kenedi devient donc normal, voire prestigieux. Voilà où nous en sommes arrivés ! C’est à ce niveau-là que nous nous retrouvons aujourd’hui.

    J’ai aussi vécu un autre exemple. Cette fois, c’était un matin. Je descendais la route de Gérald bataille, pour ceux et celles qui connaissent Delmas 33. Je faisais du piéton. Et il y avait une femme. Elle était accompagnée de sa fille, une petite qui ne pouvait avoir, à cette époque, pas plus que trois ou quatre ans, car elle savait déjà parler. La petite était très éveillée. Intelligente. Elle était gaie. Arrivé près d’une marchande qui ouvrait un bal de kenedi, l’enfant de signaler à mère :

-          Manmi ! Manmi ! men rad pèpè.

    J’étais un peu surpris. Et l’enfant de reprendre à nouveau :

-          Manmi ! Manmi ! men rad pèpè.

    L’enfant attirait l’attention de sa maman sur ce nouveau bal de pèpè, comme on le dit dans le langage kenedi, qu’on est en train de casser. On peut poser un tas de questions à propos. Pourquoi ça a attiré l’attention de la petite fille ? Pourquoi a-t-elle insisté ? Peut-être, parce que dans son environnement proche, l’enfant n’a reçu que des commentaires élogieux et prestigieux vis-à-vis du pèpè. Peut-être aussi que la majorité de ses vêtements ne sont que des pèpè.

    Toute suite après, on pouvait entendre la mère répliquer :

-          Mwen pa achte nenpòt rad non met sou pitit mwen. Se pèpè m met sou li.

    Oui c’était ce qu’elle a avancé. Et c’est la réalité. Mes chers amis-es, voilà où nous en sommes aujourd’hui. Nous vivons dans un pays où la fameuse marque nationale est le pèpè. Nous vivons dans un pays presque chaque demoiselle a une petite dette à une marchande de pèpè. C’est la pèpètisation nationale. Oui, c’est à ce niveau-là que nous sommes. L’étiage. On est descendu très bas. Trop bas même.

    Mais… faut-il continuer à vivre ainsi, dans une telle boue sociale ? Dans cette pratique généralisée et systématisée ? Le faut-il ? Comment l’étranger peut-il vous respecter, s’il voit sur nous – pendant que nos haussons notre collette – que nous portons une chemise qu’il a jetée l’année dernière, si nous portons ses « restes » ? Pensez-y.

 

 

Port-au-Prince, Le 03/ 05/ 2013

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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 18:27

Ce n’est pas pour la première fois que cela m’arrive, mais aujourd’hui je suis tombé sur un professeur d’Université - dont je m’abstiens de citer le nom - qui m’a laissé le pire souvenir que je puisse avoir d’un professeur d’Université. J’en ai vu de ma vie mais pas de plus pire que celui-là. Comment imagine-t-on qu’un professeur d’Université puisse se permettre de tirer son pignon en pleine face de tout le monde et urine vaguement, comme si de rien etait ? Sa bouteille à la main, il boit et fume aussi sans avoir gouté quoi que ce soit de salé. Mais ce qui me fait rire le plus, c’est toute la gymnastique qu’il fait pour allumer la cigarette. J'ai pris le plus grand plaisir au monde pour assister à cela. Parce que, vous n’allez pas me croire, mais franchement, il ne peut meme pas allumer la cigarette. Et vous savez pourquoi? Il ne peut pas passer l’allumette (pas assez de force bien entendu).

 

A mon sens, c’est complètement inadmissible. C’est intolérable. C’est inconcevable. C'est insupportable. C’est… Je me trompe peut-être, pour ceux-là qui ne se trompent pas, mais je crois que, si un professeur c’est une modèle, un personnage qu’il faut suivre – et c’est ce qu’il est – des étudiants auront à l’avenir à afficher le même comportement que ce monsieur dont je m'abstiens de citer le nom, que j'ai rencontré à l'une des facultés de l'UEH.


Au niveau de la Faculté d’Ethnologie (FE), on a pu, bien qu’après beaucoup de réticences, radier un de ces professeurs,  qui affichait le type de comportement que nous sommes présentement en train de déplorer. Cet exemple de la FE mérite d’être suivi à mon avis par d’autres facultés de l’UEH. Sinon, l’Université d’Etat d’Haïti deviendrait – vous m’excuserai – un espace où l’on ne devrait pas envoyer ses enfants, allez voir fréquenter soi-même.


Et sérieusement, j’ai besoin aussi qu’on me dise : qu’est-ce qu’un tafiateur peut enseigner de sérieux si ce n’est que – vous m’excusez – radoter, verbiager, rancer, lors des heures de cours ? Si je ne me trompe, bien que majoritairement les professeurs haïtiens soient infectés de ce virus, ils ne font que raconter leur séjour en France, au Canada, aux Etats-Unis… là où ils ont etudié, tout en le maquillant, s'il s’agit des hommes surtout, de leurs relations sexuelles avec les femmes blanches (…). C’est la preuve, qu’il s’agit majoritairement  de gens très aliénés, des malades mentaux à qui on confie la tache de former les constructeurs de sociétés. J’ai besoin qu’on me dise aussi : quel genre d’image on reflète aux jeunes, lorsque des professeurs s’obstinent à de telles sottises, au niveau de l’Université, qui est perçue partout à travers le monde, comme le haut lieu de savoir ? Et si ce n’est pas trop, j’ai besoin qu’on me dise aussi… (Ça je suis obligé de le garder pour moi !)

Un professeur c’est un constructeur de société. C'est un homme instruit, formé qui constemment questionne en vue de solutionner les maux qui cangrennent la société. Ce sont ses idées, et lorsque ce ne sont pas les siennes, c’est toujours celles qu’ils/elles incitent chez les étudiants, qui contribuent à améliorer ou changer (si c’est ce qu’il faut) la société. On a besoin de prendre au sérieux l’éducation de nos jeunes. On ne peut pas confier à n'importe qui la tache d'enseigner, de professer. Parce que c'est de l'avenir qu'ils sont responsables. On tue l’avenir du pays quand on empoisonne l'esprit des jeunes, des etudiants...

 

L’espace professoral de l’UEH a besoin d’être assaini. Il a besoin d’un bon nettoyage. Parc que bon nombre d'entre eux ne professent que la débacle, que du débile. Leur comportement, c'est le PIRE personnifié. Et finalement, bien que ce doit etre l'objet d'un autre article, que chez nous en Ayiti, il faut qu'on cessent avec ces affaires de doctorats, où l'on retrouve une quantité insupportable de docteurs aliéné, tafiateurs, ranceurs... qui ne professent que de l'improfessable. 

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